Le travail du récit sur les relations de care : littérature et sociologie
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Date
2016Author
Marzi, Laura
Paperman, Patricia
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Papeles del CEIC (1) : (2016)
Abstract
From a feminist care perspective, this article analyses how literary and ethnographic approaches represent care work and the relationship between the domestic employee and the employer, thus contributing to make visible the subaltern position of the careworker. The work of literature is illustrated through the example of the novel The Door by Magda Szabò. In this novel the starting point is the will of the writer to repair her betrayal towards the domestic worker Emerenc. Writing a novel, telling Emerenc ‘s life story, thus making her visible, is the way for Szabò to accomplish this reparation. Does this reparation comes from heroisation? In care novels, care-givers occupy the main stage: they are heroines, not in the sense of universal male heroism, but in one that emerges from the care stories read from a gender perspective. The ethnographic approach is considered through the work of Caroline Ibos Qui gardera nos enfants? This fieldwork is an inquiry about the relationship between Ivorian nannies and woman employers in the Paris region. The book relies mainly on the way the nannies tell their lives and migration. It shows why and how the employers need to keep invisible the daily presence of the foreign care worker in order to maintain intact the symbolic order of their appartement.; A partir de la perspective féministe du care, cet article propose une analyse mettant en regard la façon dont les approches littéraire et ethnographique parviennent à représenter la position subalterne de la travailleuse du care et la relation de care entre l’employée et l’employeuse domestique. Le travail de la littérature est étudié à partir du roman La Porte de Magda Szabò. Dans cet ouvrage, le déclenchement de l’histoire est la volonté de la part de l’écrivaine de réparer sa trahison envers l’employée domestique Emerenc. Cette réparation consiste pour Szabò dans l’écriture du récit de l’histoire de la vie d’Emerenc, qui devient ainsi visible. On se demande ensuite si cette réparation passe à travers une héroïsation du personnage de la travailleuse. Dans les romans de care les femmes care-givers occupent la scène principale: elles sont des héroïnes, non pas dans le sens de l’héroïsme universel masculin, mais de celui qui émerge des récits de care au prisme du genre. L’approche ethnographique est considérée à partir du livre de Caroline Ibos Qui gardera nos enfants? Cette enquête de terrain sur les relations entre nounous ivoiriennes et employeuses, en région parisienne laisse une large place aux paroles des nounous. Elle montre comment l’invisibilisation de la travailleuse du care répond à la nécessité pour l’employeuse de garder intact l’ordre symbolique de son appartement en dépit du passage quotidien de la femme étrangère.