Bayonne au bord du fleuve
Ikusi/ Ireki
Data
2018Egilea
Gonzalez Eppherre, Jean Philippe
Oihartzabal Bidegorri, Beñat
Anuario del Seminario de Filología Vasca Julio de Urquijo 52(1-2) : 317-321 (2018)
Laburpena
Dans cet article, une nouvelle proposition est avancée concernant l’origine et la formation du toponyme gascon et basque Baiona ‘Bayonne’, nom utilisé pour désigner la cité et l’église épiscopales, en se substituant à l’ancienne appellation Lapurdo, à partir du 12ème siècle. Premièrement, les auteurs rappellent les principales étymologies défendues dans le passé, depuis au moins le 18ème siècle, et le plus souvent reprises par la suite (Bonaparte 1875, Gavel 1920), avec généralement pour point de départ un SN ayant pour tête un nom basque comme ibai ‘rivière’ et un second terme, un modifieur, ona, glosé comme associant l’adjectif on ‘bon’ et le déterminant -a. Cette analyse cependant ne satisfait pas les spécialistes actuels (cf. Orpustan 1996), en raison en particulier des difficultés créées par le second élément du composé. Deuxièmement, les auteurs, sans mettre en cause une origine indirecte partant du nom ibai, font l’hypothèse qu’une démarche plus féconde pourrait consister à partir du toponyme actuel, bien attesté depuis le 12ème siècle pour désigner la cité épiscopale (Abbé V. and Daranatz, Abbé J-B. (édit.), 1910), et de voir en fonction de l’évolution diachronique du gascon et du basque, quelle serait la forme reconstruite permettant d’aboutir à Baiona, avec maintien du n dans les deux langues. Ils sont ainsi conduits à proposer la forme *baionda, qui satisfait les critères requis, et qu’ils associent au basque ibaiondo ‘bord de l’eau, rive’. C’est ce SN qui, selon les auteurs, aurait servi de base à la formation d’une forme latinisée come baionda, après que le SN emprunté ait été utilisé dans le latin de seconde langue des bascophones locaux comme modifieur d’un nom latin tel que civitas, villa, ou castra (ex. castra baionda).; In this paper a new proposal is made regarding the origin and the formation of the Gascon and Basque city name Baiona ‘Bayonne’, which replaced the old name of the city (Lapurdo) in the 12th century, and which has been used since then, to designate the episcopal dioceze, church and city. The authors, first, mention the most often given etymology, offered already in the17th century by Veillet, and still defended two centuries later by bascologists like Bonaparte (1875) and Gavel (1920). Following this proposal, the origin of the name, quite transparently, is the Basque NP ibai ona ‘the good river’, with the noun ibai ‘river’; and the adjective on ‘good’, with the determiner -a. However, this analysis doesn’t satisfy present-day specialists (Orpustan 1996), because of the second term of the compound, which raises some difficulties. The authors, although they don’t discard in principle that the origin of the toponym could be a Basque nominal like ibai, propose to take another approach, which, they think, could give more soundly based results: in place of starting from the conjectural Basque NP ibai ona, which indeed seems superficially rather proximate to baiona, the prefer to take the attested historical form in the two languages as point of departure to reconstruct a form, which, following the regular diachronic evolution of both languages, should end up in a form like baiona. Such a form, the authors argue, is *baionda, witth -nd-. The authors propose that this word could result from the adaptation to the Latin spoken as second language by Basque people of a Basque toponym ibaiondo ‘riverside’, used as a modifier of a noun such as civitas, villa, castra (e.g. castra ibaionda).